L'avantage de ces journées surprises, celles où nous restons chez soi pour cause de neige et de verglas, c'est que nous pouvons écouter la radio et entre autres des émissions manquées.
J'aime beaucoup Le grand entretien de François Busnel sur France Inter, Ici
Un des invités de la semaine dernière était Paul Auster, ce grand écrivain américain venait présenter son dernier livre, Chronique d'hiver.
Les deux émissions sont Ici
Voici quelques questions de l'animateur et extraits de réponses de Paul Auster
Comment écrivez-vous?
Comment naît un roman de Paul Auster?
Est-ce que vous croyez à l'inspiration ou au travail?
"je crois en l'inconscient"
"Il faut être dans un certain état d'esprit : très ouvert et sans préjugés. On laisse alors les choses surgir. Quand on écrit, il faut laisser les choses se produire, et ne jamais se censurer ..."
"Souvent, je quitte mon studio, l'endroit où j'écris toute la journée, avec un problème que je n'ai pas réussi à résoudre. Je rentre chez moi, je vis, je vais dormir, je me réveille le matin, je marche jusqu'à mon studio, et là, je sais comment résoudre le problème de la veille. Ça s'est produit durant le sommeil. Plutôt que de forcer les choses, les laisser venir."
Une fois que le livre, écrit par un artiste, est terminé, est-ce qu'il change la vie, ne fait-il pas bouger les choses?
"c'est l'acte de le faire qui change, pendant le temps que tu travailles, ça c'est la joie de cette occupation, mais le résultat on oublie, ce n'est pas intéressant, c'est fini, ça ne t'appartient plus c'est pour les autres, tu veux passer à la prochaine chose."
Il est parfois difficile de mettre des mots sur ce que nous ressentons lorsque nous sommes en pleines création. mais je constate que les émotions sont les mêmes, nous vivons ces sentiments à l'unisson, nous sommes dans les mêmes univers émotionnels et c'est très réconfortant.
Lorsque un ouvrage, une broderie est terminé, c'est fini, je la vois sans la voir, elle existe mais mes yeux recherchent autre chose. La prochaine, celle qui est déjà dans l'imagination, elle commence vibrer et à vouloir elle aussi sa petite place car comme le dit si bien Paul Auster, l'intérêt pour moi c'est l'acte de faire, la construction, la création, c'est à cette étape où nous envisageons le dépassement de soi, le reste n'a pas d'importance.
Je vous incite vivement à écouter cette émission.
Par ailleurs, vous avez, sur L'Express, un très bon résumé.